J’ai conduit l’Alpine A110.

Je suis un poireau et j’ai conduit la nouvelle A110.

Pas facile de faire un papier sur la petite sportive dieppoise, tant tout a été dit, écrit et remontré sur cette auto attachante et typiquement française.

N’ayant ni de brevet de pilote, ni de licence en trajectoire, talon pointe et contre braquage, c’est mon point de vue de conducteur lambda que je vous propose.

En effet par une chance inouïe et le truchement de Stéphane Louvel, patron du Centre Alpine de Mantes le Vexin, j’ai pu moi aussi prendre le volant de la berlinette bleue blanc rouge.

Tout d’abord permettez moi un parallèle osé en matière de design, la nouvelle A110 est à sa devancière ce que la Supercinq fut à la Renault 5.

Vous vous souvenez sûrement de la pub de la Car qui disait adieu à un monde cruel pour laisser la place à la Super cinq plus cinq que la cinq. Observez attentivement le dessin de la petite populaire française, elle évoque trait pour trait la première réalisation de l’équipe de Gaston Juchet sans jamais ne reprendre aucun élément de son aînée. Elle se paie même le luxe d’une architecture différente, puisque la Supercinq est en fait basée sur des soubassements de R9-R11, lui offrant au passage un espace intérieur plus généreux, que la petite Renault tant aimée des Français.

L’Alpine A110, c’est exactement la même chose… une évocation rétro design de la mythique berlinette sans en reprendre aucun élément.

Et puis honnêtement, vous êtes déjà descendu dans une Alpine de la première heure, (j’ai eu ce privilège en passager d’une A310 V6) Certes, la poussée est exaltante, mais le train avant à tête chercheuse, et les odeurs d’essence entêtantes peuvent vite rendre l’expérience lassante.

Mais revenons à notre prise en main de l’Alpine A110, deuxième du nom :

Écumant régulièrement les manifestations d’Anciennes, je me trouve à Triel sur Seine, où le dynamique concessionnaire Alpine de Mantes le Vexin expose le nouveau modèle à côté de sa glorieuse aînée.

Je ne sais quelle dose de culot me prit ce jour là, mais je lui demande si un essai de la petite Française serait possible. A mon plus grand étonnement il me répond  oui.

Passant sur les détails de prise de rendez vous, je me retrouve donc quelques semaines plus tard devant ladite concession à Mantes, forcément un peu fébrile mais aussi incrédule.

Je me dis que le dynamique cadre commercial va m’emmener faire un tour en passager ce qui est déjà très bien.

Passé la présentation de l’auto, et les formalités d’usage, c’est effectivement en tant que passager que je glisse mon mètre soixante cinq dans le baquet passager de cette première édition de couleur noire.

Stéphane mon hôte du jour, effectue une présentation dynamique de l’auto en évoquant les qualités de polyvalence de la berlinette.

A mi parcours, il s’arrête et m’indique que je vais prendre la place conducteur. Lorsque je me retrouve derrière le volant, marqué d’une A sur fond bleu, je ressens la même émotion que lorsque je me suis retrouvé derrière le Cavallino rampante lors d’un stage Ferrari. Intérieurement je me dis: ça y est, tu y es mon pote.

Après avoir pris soin de régler les rétros pour constater que la rétrovision est catastrophique (comme sur beaucoup de sportives, mais aussi une tripotée de berlines modernes), je fais décoller doucement l’auto avec toute l’humilité du  conducteur de Hyundai I 30 que je suis encore.

Sentant après quelques kilomètres parcourus, qu’il n’a pas à faire à un « kecos » de la route, le concessionnaire appuie de lui même sur le petit bouton magique rouge sur le volant, vous savez celui qui déclenche le mode sport. Et là mes amis, je retrouve l’agilité et la facilité que j’ai pu connaître lorsque j’étais motard. L’Alpine est une auto d’ingénieur bien née, légère, agile et surtout facile pour le poireau que je suis.

Un retour embouteillé me fait découvrir une autre facette de l’Alpine, sa docilité dans des conditions aussi contraignantes que celle d’une circulation chargée de fin de semaine.

Alors non, je n’ai pas testé les limites de l’Alpine sur circuit, j’en suis proprement incapable d’ailleurs, mais je peux vous dire que cette jolie petite fusée peut être mise entre absolument toutes les mains.

Pour conclure, aux esprits chagrins qui reprocheront à l’Alpine d’emprunter des pièces de grande série (commandes à distance de la radio notamment), je les inviterai à reprendre leur livres d’histoire : l’Alpine créé par Jean Rédélé a toujours été conçue et fabriquée à partir de pièces de grande série de la marque au losange, c’est même son ADN.

Le RVR remercie Paul GUY pour ce témoignage qui fleure bon le vécu  et nos photographes Pascalou et Sébastien.