Vente Aguttes, mars 2021.

Automobiles de collection : la vente aux enchères Aguttes,  dimanche 21 mars 2021

 

  En ces temps de vaches maigres en matière de manifestations automobiles d’importance : Rétromobile finalement reporté en 2022, le TourAuto en septembre 2021, les Classic Days et les 24 Heures du Mans en août, il ne reste plus guère au collectionneur que de se tourner vers les ventes aux enchères pour satisfaire sa passion de carrosseries rutilantes et de chromes scintillants.

Qui a dit que l’argent gouvernait le monde ? Après la vente Artcurial présentée en février et qui centrait la collection sur la dispersion des Groupes B de Michel Hommel, c’est au tour de la Maison Aguttes de proposer des modèles à la vente.
Afin de permettre aux badauds et surtout aux futurs acheteurs de juger sur pièce de leur probable future acquisition, c’est au sein de l’espace Charenton en face du technicentre SNCF qu’étaient exposées les Belles pour une semaine avant de conclure par la vente le dimanche 21 mars.
 C’est une collection de véhicules assez disparates que propose Aguttes en offrant ainsi pour tous les goûts et presque toutes les bourses.
Il ne s’agira pas ici de faire un inventaire exhaustif des modèles proposés, mais d’évoquer ceux qui m’ont interpellés.

Georges Richard Unic (1923)

A tout seigneur tout honneur, commençons par les Avant-Guerre, avec cette monumentale Unic, qui nous rappelle qu’à l’instar de Berliet, le constructeur de Puteaux produisit aussi des automobiles.

Plus méconnue, cette frêle Derby Sport 9 HP qui avec sa calandre hiératique n’est pas sans évoquer les autos croquées par Hergé dans les premiers albums de Tintin. (1926)

Plus commune dans les années 30 mais tout aussi intéressante, une Traction 11 BL belge gris souris (1950) ouvre la série des grandes berlines Citroën avec une DS (1973) puis une CX.

Puisqu’on bascule dans les années 50 derechef, attardons nous sur cette très élégante BMW 503, 3,2 série II coupé (1958), au dessin très italien, qui fait plutôt penser aux Lancia contemporaines. N’ayant trouvé aucune signature de chrome sur la carrosserie aux accents latins, quelle ne fut pas ma surprise en apprenant qu’elle était l’oeuvre d’un styliste indépendant, Albrecht Von Goertz dont le champ d’action s’étendait du stylo à plume au mobilier industriel…


Toujours dans les années 50, cette élégante Peugeot 203 (1953) dans son jus, nous montre bien l’influence américaine sur les carrosseries françaises d’après guerre.

Dans le même esprit mais plus populaire, une sympathique Fiat 500 Giardiniera (1973), côtoie un tracteur Porsche (1959) au capot enveloppant si caractéristique.

Une méconnue et charmante Fiat 1100 ES coupé de 1950, nous rappelle avec son pare brise en deux parties qu’à l’époque on ne maîtrisait pas aussi bien les 

courbures du verre qu’actuellement, imposant quelques contraintes aux designers. 

Du côté des Anglaises, outre les magnifiques et inaccessibles Jaguar XK 120 (1954) – 150 coupé et Austin Healey 3000, se trouvaient deux MG B (1979-1980) dont l’intérêt était de comparer l’abâtardissement de la ligne imposée par les normes sécuritaires américaines à la fin des années 70.

Plus près de nous quelques Ferrari d »importance: une 308 GTB  Vetroresina (1976) et une accorte Testarossa (1988) côtoyaient de roturières Peugeot 205. Attardons nous d’ailleurs sur

la mise à prix délirante de cette Gentry (1992) en très bel état.  Mettre 15 à 20.000 € dans une auto qui ne valait même pas ça neuve, est ce bien raisonnable ? Le débat est ouvert.

Bien plus onéreuse mais plus légitime dans ses tarifs, une Turbo 16 (1985) en livrée Peugeot Talbot Sport offrait ses peintures de guerre aux amateurs fortunés.

Merci à l’envoyé spécial RVR Paul GUY (texte et photos), mise en page atelier RVR.
Note à l’attention des lecteurs: vous pourrez assister à la vente dimanche 21 mars à 14h sur le site Interenchères. Spectacle garanti et aucun risque sanitaire hormis le virus de l’achat automobile compulsif  possiblement contagieux!