La DS du Général,
Si le grand Charles n’a pas été le seul à poser son officiel séant sur la banquette arrière de la Déesse de la Route – Georges Pompidou et même Valéry Giscard d’Estaing, ( VGE pour les intimes, rien à voir avec VGD, le nom de code du prototype de la DS) utiliseront aussi des DS – elle reste l’auto de la 5ème République la plus associée à l’imagerie populaire de la période triomphale des 30 Glorieuses.
Lancée en 1955, tel un Objet Roulant Non Identifié, la DS malgré ses tendances à l’incontinence de LHM vert puis rouge, est le symbole de la réussite française des 30 Glorieuses. Elle s’avère la voiture de capitaines d’industrie, et donc de chefs d’état conquérants et fiers de leur pays. C’est ainsi qu’on la voit aussi aux mains de Louis De Funès dans de nombreux films des années 60.
Le Général a surtout eu une relation personnelle avec cette auto, N’oublions pas que c’est une DS 19 qui sauva le Président d’un destin funeste lors de l’attentat perpétré par les membres de l’OAS au carrefour du petit Clamart le 22 août 1962. La dextérité du chauffeur, Francis Marroux, ainsi que la remarquable capacité de la DS à rouler malgré deux pneus crevés permirent au Général de se sortir de ce mauvais pas. Seuls les poulets (à plumes, pas à képis) de Tante Yvonne eurent à souffrir de cette course poursuite digne d’un excellent polar.
Enfin elle fut aussi le symbole de l’orgueil du Président sur la grandeur de la France, puisque la DS carrossée sur commande de l’Elysée par André Chapron mesurait 6,53m, soit quelques centimètres de plus que la limousine américaine de Kennedy. Eh oui la politique est parfois une affaire de taille !
Dans sa longue vie présidentielle qui dépasse le cadre de la carrière politique du grand Charles, la DS proposera aux locataires de l’Élysée l’ensemble de ses évolutions techniques : de la DS 19 des débuts au regard de grenouille, aux yeux de biche et phares orientables des DS 21 des successeurs du Général.