Ferrari P4, l’enquête.

Dimanche 29 mars 2020. Cette préoccupante période de confinement  nous oblige à revenir sur les événements passés sachant l’incertitude qui préside aux futures  réunions automobiles en tout genre. Rappelez vous, Salon Rétromobile 2020, chacun s’est longuement arrêté devant une magnifique Ferrari P4. Mais êtes vous certains de l’avoir bien vue ? A l’instar du Lieutenant Columbo, le RVR a mené l’enquête.

L’histoire commence lors des 24 Heures du Mans 1967. La Ferrari 330 P4 châssis #858 pilotée par Michaël Parkes et Ludovico Scarfiotti finit 2e au classement général à 5 tours de la Ford GT40 n° 1 (!) Mk4 de Dan Gurney/A.J. Foyt. La voiture rouge a dû effectuer des arrêts imprévus: fixation d’une tôle baladeuse,  changement d’une roue et 8 mn d’immobilisation pour remplacer toutes les plaquettes de freins. Même sans cela, il semble bien que les voitures US étaient les plus fortes ce week-end là.

Berlinette Ferrari 330 P4 #858, poids à vide 875 kg, moteur 12 cyl. en V à 60°, 4 litres, 450 CV, vitesse maximun 320 km/h, consommation : 40,864 l/100km. 17 arrêts au stand.

Juin/juillet 1967, la carrosserie de type 603 est modifiée en spider avec suppression du toit, modification  des vitres latérales et du capot arrière. Le 30 juillet, Paul Hawkins et Jonathan Williams conduisent l’auto à la 6e place  des 500 Miles de Brands-Hatch (GB). A noter, à la mi-course le tête à queue d’Hawkins à Clearways endommageant l’aile arrière gauche . Au tour suivant, il perdit son capot arrière et dût retourner le chercher afin qu’on lui réinstalle. Grosse perte de temps alors qu’ils étaient 4e ! . Cette épreuve marquait la fin des grosses cylindrées. désormais seuls seront acceptés les moteurs 3 litres.

 

La Ferrari 330 P4 #858 à Brands-Hatch.

En août 1967, la voiture est transformée en barquette à l’usine ( ainsi que la P4 #860 ) pour la série  CanAm aux USA à la demande du Modern Classic Motors de Bill Harrah en vue de l’aligner aux 3 dernières épreuves de la saison sur la côte ouest. Le moteur V12 36 soupapes est réalésé à 4,2 l donnant 480 CV à 8500t/mn. La dénomination devient Ferrari 350 P4. Les 2 voitures aux mains expertes de Chris Amon (#860) et de Jonathan Williams (#858) coururent à Laguna Seca, Riverside et Las Vegas. Hélas les Ferrari furent surclassées par les McLaren, Lola et Chapparal: elles étaient tout simplement trop lourdes pour rivaliser avec les modèles US.

#858 arbore le n°27.
Le boss, Bill Harrah, furieux, décida immédiatement de revendre les deux 350 P4 en fin de saison.

350P4#858 Jonathan Williams

La voiture 350P4#858 fut cédée ( 30 000 $) à la Scuderia Veloce de David McKay et livrée par bateau  en Australie  au moment de Noël pour participer aux Australian Tasman Races. En 1968.  Elle fut pilotée par C. Amon, C. Brown et D. McKay le propriétaire de l’écurie.

Ci-contre, Chris Amon (au volant) et David McKay. On note la roue de secours fixée à l’arrière pour satisfaire au règlement « Australian Sports Cars ».

#858 fut revendue à Paul Hawkins. Il l’utilisa sur la série Springbok (ci-contre), puis à Malcolm Guthrie et à David Piper.

Magny-Cours 1969, Mike Haiwood sur #858 propriété de Paul Hawkins.

 

Le temps a passé, nous voici en 2009. Nous retrouvons la 350 P4 #858 à la vente R.M. Auctions de Maranello. L’auto  trouve un nouveau propriétaire !

vrier 2020. Retour au point de départ. #858 a été recarrossée façon berlinette Le Mans 1967 sur décision de son nouveau propriétaire.. C’est un choix personnel qui peut être discuté de diverses manières. J’ai tenté de  présenter quelques éléments pour étayer votre réflexion. A vous de juger !