Retour à l’hippodrome de Rambouillet pour le Rambouillet Vintage Festival (RVF) avec l’interview de Bruno Cagnon, qui nous parle de sa passion pour la peinture automobile et de son engagement auprès d’une association luttant contre la maladie de Charcot.
Bonjour, je me présente, je m’appelle Bruno Cagnon. Je suis peintre à mes heures perdues. Cette aventure a commencé en 2017, pour des raisons personnelles. Je peignais, et pour donner un sens supplémentaire à ma démarche, je me suis mis en contact avec une association qui lutte contre la maladie de Charcot.
En 2017, j’ai donc réalisé ma première exposition à Rouen. Petit à petit, à force de me faire un peu connaître, j’ai pu participer à d’autres expositions dans des villes comme Reims, Rennes, Rouen, Montlhéry, Lourdes, et Rambouillet, de très beaux rendez-vous. L’aventure continue donc avec cette grande famille qu’est le monde des vieilles voitures, et les rencontres sympathiques que l’on y fait.
Il est essentiel pour moi d’avoir un coup de cœur pour les voitures que je peins. On me demande parfois des commandes, mais si une voiture ne me parle pas, je préfère renoncer à la peindre. Ainsi, toutes les voitures que je représente sont des coups de cœur.
Je peins de manière artisanale, entre guillemets, avec des moyens tels que l’aquarelle, la gouache, l’acrylique, et dernièrement, je me suis mis à travailler un peu sur ordinateur pour obtenir un autre rendu. Mes créations sont systématiquement reproduites en format 40×30 cm, encadrées, et déclinées également en cartes postales. À chaque exposition, une partie de mes gains est reversée à cette association qui lutte contre cette terrible maladie.
Ce que j’apprécie dans ma démarche, c’est que j’aime incarner la voiture, la contextualiser. Parfois, les gens se servent de leur vieille voiture pour se rendre dans des endroits qui leur tiennent à cœur. Alors, soit je pars d’une photo où le cadre et la voiture se subliment mutuellement — que ce soit un lieu architectural ou un beau paysage — soit j’imagine un univers qui résonne avec la personne. Je travaille en concertation avec mon client, j’aime que le projet soit construit ensemble, que l’on aboutisse à une création qui lui corresponde.
Je suis toujours content de me retrouver ici, car avec mon ami, nous nous nourrissons d’échanges bienveillants. Les rassemblements de vieilles voitures sont souvent conviviaux, et il y a toujours quelque chose à apprendre, à découvrir. Nous avons six rendez-vous par an, et l’atmosphère y est très détendue. Il n’y a aucune logique commerciale, aucune pression, et c’est ce qui m’importe le plus.
Quant à ma passion, elle est apparue très tôt. C’est difficile de dire à quoi cela tient, car dans ma famille, personne n’était vraiment intéressé par les vieilles voitures. À 17 ans, j’ai acquis une Peugeot 302 de 1938 que je n’ai pas pu restaurer jusqu’au bout, faute de moyens. Depuis, j’ai acheté une Jeep de 1944 et nous sommes en train de restaurer une Triumph Spitfire de 1970. J’ai toujours baigné dans cet univers.
Peindre, pour moi, c’est joindre l’utile à l’agréable. Toutes ces voitures qu’on ne peut pas posséder ou se permettre d’acheter, je me les approprie en les peignant, avec toute la liberté de les représenter comme je le souhaite.