Delahaye 135 M cabriolet 1949, la Belle au bois ( de Boulogne ) dormant .
Amateur d’automobiles anciennes avant tout, j’avoue ne pas forcément goûter aux délires des ventes aux enchères où l’aspect mercantile de l’activité l’emporte trop souvent sur la passion.
Mais quand la maison de ventes aux enchères Le Floc’h à Saint Cloud nous déniche une telle pépite on ne peut qu’applaudir des deux mains….
Les lecteurs assidus de La Vie de l’Auto ont peut être déjà lu le récit de cette exhumation rocambolesque dans le numéro du 29 avril 2021.
Pour ma part, abonné fidèle de la chaîne Youtube « Petites Observations Automobiles », j’ai découvert avec stupéfaction le récit de la sortie de box de cette perle de l’automobile française.
Fort de ces précieuses informations, je ne pouvais pas manquer l’exposition éphémère de ce fleuron de l’Automobile dans les locaux d’un garage Citroën, devenu étude de la maison le Floc’h…
Par le jeu du réseau et de tractations immobilières qui ne présentent aucun intérêt ici, Maxence jeune commissaire priseur de l’étude susnommée, fut invité à sortir de son sarcophage de béton cette œuvre d’art sur quatre roues…
L’absence d’humidité dans le box en sous-sol, et sans doute de lumière permit donc de ressortir cette auto de l’écrin où elle était stockée depuis 1965, sans détérioration majeure.
Au vu de la taille imposante de la Belle, seuls les pare chocs avant et arrière furent démontés… et égarés…
Cette Delahaye 135 M est un prototype exposé lors du Salon de Paris 1948 ou 1949. Élégamment sculptée par l’officine du maître carrossier Henri Chapron, elle étire ses courbes voluptueuses sur un empattement de 2950 mm….
Mise à jour mécaniquement par la grâce de trois carburateurs Solex, à l’instar des mécaniques MS, le 6 cylindres de 3,6 l n’affiche que 65.000 kms au compteur.
L’état de conservation exceptionnel de l’auto rend cette information crédible. La voiture a été repeinte dans les années 60, mais ni les boiseries, ni le cuir patiné ne sont abîmés…
On rêve juste qu’un collectionneur français permettent de conserver cette auto dans l’Hexagone. Un redémarrage mécanique et un sérieux dépoussiérage permettraient à l’auto de reprendre vie, mais surtout de préserver son authenticité.
J’en profite pour remercier les membres de l’étude pour leur disponibilité m’offrant l’exceptionnelle opportunité de me glisser sur la banquette de cuir, derrière le grand volant de bakélite de la belle Delahaye.
On sent les passionnés de beaux objets, puisqu’au cours de la vente aux enchères qui s’est tenue ce dimanche 9 mai, se trouvait également une sculpture de lionne dévorant, façonnée par Rembrandt Bugatti, le frère de qui vous savez… Finalement la Delahaye n’a pas trouvé d’acquéreur…Affaire à suivre !: