En dépit de nos efforts, pour proposer une rencontre aux adhérents du Rendez-Vous de la Reine sous la forme d’une randonnée autour de Rambouillet – les rassemblements statiques étant prohibés – en mars, les contraintes gouvernementales ont eu raison de ce projet qui ne sera pas possible en avril non plus…. Il nous reste l’espoir que les choses finissent par s’arranger. Dans cette attente, reprenons le fil de notre saga pour se remémorer la fabuleuse aventure du Groupe B.
Renault 5 Turbo: la plus « sympa ».
Renault depuis la seconde guerre mondiale est un constructeur de petites voitures populaires voire familiales destinées aux bons pères de familles. Mais parfois Renault se lâche et ça fait plaisir. Dans la lignée des R8 et R12 Gordini et sans doute pour pallier à la carrière agonisante de l’Alpine A 310 qui n’a jamais trouvé sa clientèle que ce soit en 4 ou 6 cylindres, Jean Terramorsi propose en 1977 un dérivé ultra sportif de la sympathique urbaine sortie en 1972.
Étonnamment le projet plaît aux dirigeants et en 1981 sort la R5 Turbo. Rien n’est trop beau pour l’enfant chérie de la Régie, outre ses ailes élargies, le toit et les ouvrants sont en aluminium, l’inusable Cléon fonte de 1400 cm3 est dopé aux amphétamines, par la grâce d’un turbo qui lui fait cracher 160 chevaux. Le tableau de bord, et le volant, un chef d’œuvre de design et d’incommodité est dû au talent artistique de Bertone. Les 1690 exemplaires tous vendus, donneront lieu à l’extrapolation d’une Turbo 2 moins loufoque (plus de teintes bleues électriques et rouges pétard, tableau de bord standard de R5 Alpine, ouvrants et toit en acier) surtout moins coûteuse et donc moins chère à construire et à vendre. (ndlr: 5000 exemplaires produits au total)
N’oublions pas que la R5 Turbo contrairement aux autres autos ne fut pas spécifiquement produite pour le groupe B. Elle terminera sa brillante carrière sportive sur circuit avec les « Maxi turbo » de près de 370 chevaux. (ndlr: 20 exemplaires MT produits, 11 conservés par Renault Sport, les autres démontées pour les pièces.) Elle fera aussi une apparition remarquée au cinéma dans le James Bond « Jamais plus jamais », elle sera la voiture de la sulfureuse James Bond girl Fatima Blake…
A noter que cette attractive R5 Turbo ayant tellement marqué les esprits, Renault Sport dans un esprit créatif échevelé, et après le succès populaire du spider proposa un revival de cette étonnante auto avec la Clio V6. Le concept est le même que la R5 même si les bases mécaniques ont changé. Prenez une Clio de base, envoyez-la en Angleterre chez Tom Walkinshaw l’ illustre préparateur, greffez-lui le V6 de la placide Vel Satis en position centrale arrière. Gonflez les ailes arrières à outrance et vous obtenez un remake de la R5 Turbo sans verser toutefois dans le retro-design…. Il y aura d’ailleurs deux versions de cette Clio en phase I et II, la phase II étant semble t’il plus aboutie et surtout plus exploitable que la phase I.
Remerciements à Paul GUY pour cette rétrospective Renault. Crédit photos: Paul Guy, Stéphane CAEN, fonds iconographique RVR. Mise en page: Atelier RVR. A suivre !