Invité par des amis passionnés, j’ai pris la route de Lohéac début octobre à l’occasion de la célèbre Autobrocante, qui fêtait cette année les 70 ans d’Alpine. En tant que propriétaire d’une voiture ancienne, c’était l’occasion rêvée de mêler balade, belles rencontres et découverte automobile.
Sur place, l’ambiance est unique : les parkings regorgent de véhicules de collection, les ruelles vibrent au son des moteurs, et les sourires se croisent entre passionnés. Parmi les stars du week-end, bien sûr, les Alpine étaient à l’honneur : A110, A310, GTA, et même quelques prototypes rares, toutes rutilantes sous le soleil breton.




Mais la surprise du jour m’attendait à deux pas du village : le musée de Lohéac, créé par Michel Hommell. Je connaissais sa réputation, mais je ne m’attendais pas à une telle richesse. Une véritable caverne d’Ali Baba pour tout amateur d’automobiles !
Et dès l’entrée du musée, le ton est donné, c’est un festival de toutes marques, toutes époques. Chaque salle raconte une époque, chaque voiture évoque une histoire. On passe du rêve à la nostalgie, du luxe à la performance brute, le tout dans un cadre chaleureux où le temps semble suspendu.

Les pionnières
Place aux débuts de l’automobile. Les Renault et Ford d’avant-guerre y trônent fièrement, aux côtés d’un superbe taxi parisien aux couleurs vives. Ces véhicules, aux formes cubiques et aux ailes débordantes, rappellent combien la conduite était alors une aventure. Le contraste entre la simplicité mécanique et la richesse des détails peints à la main est saisissant. On se surprend à imaginer le bruit des moteurs à soupapes latérales et le parfum de l’huile chaude.

Les années 30 à 50
Devant moi, un alignement de Citroën Traction Avant, imposantes et élégantes, rappelle l’entre-deux-guerres et les débuts du grand tourisme. À leurs côtés, des carrosseries aux lignes rondes et chromes étincelants illustrent l’évolution du design français. On croise aussi une Panhard d’un bleu profond et quelques berlines d’époque qui semblent tout droit sorties d’un film noir. On imagine aisément la France des routes nationales, les panneaux Michelin en fonte et les pleins d’essence à la pompe manuelle.

L’âge d’or du style
En poursuivant la visite, on plonge dans les années 50 et 60 avec une collection de coupés et cabriolets français : Brissonneau & Lotz, Renault Floride, Panhard CD… autant de voitures qui préfigurent l’esprit Alpine, cette élégance sportive et racée qui allait marquer les décennies suivantes. Ces voitures respirent la liberté et les vacances sur la Côte d’Azur. Leurs courbes, à la fois fines et audacieuses, traduisent cette époque où l’automobile devenait un art de vivre.
On y trouve pêle-mêle des Lamborghini et Ferrari exposées avec soin, côtoyant les Alpine de légende.
Lamborghini Diablo, Countach et Jalpa
Une superbe lignée de taureaux signés Lamborghini : au premier plan, la Diablo (1991), avec son V12 de 5,7 L et ses 492 ch, symbole des années 1990. À ses côtés, la légendaire Countach LP400 S (1982), incarnation des années 80 et du design anguleux de Marcello Gandini. En blanc, la plus discrète Jalpa (V8 3,5 L), dernier modèle de la marque avant la Diablo.

Lamborghini Miura S (1970)
Icône absolue du design automobile, la Miura S (1970) fut la première véritable supercar à moteur central arrière. Son V12 de 3,9 L développe 370 ch. Ligne fluide, optiques encadrées de cils noirs et position de conduite basse : tout respire l’audace et la beauté italienne.

Ferrari Testarossa, 512 BBi et 308 GTB
Ici, trois époques de la passion Ferrari : la Testarossa (1986) et son large arrière à stries, le V12 à plat de la 512 BBi (1982) au centre, et la classique 308 GTB (1977) à droite, chère à Magnum (en version GTS). Trois rouges, trois tempéraments, une même légende : Maranello.

Un peu plus loin, un couloir de Formule 1 impressionne par son alignement de monoplaces, retraçant l’évolution du sport automobile.

Parmi les pièces qui m’ont marqué :
- une NSU équipée de son fascinant moteur à piston rotatif,
- la mythique Renault 5 Turbo, icône des années 80,
- et une incroyable diversité de voitures anciennes, populaires ou prestigieuses, toutes restaurées avec passion.



En repartant, difficile de ne pas être impressionné par la passion et le soin qui transparaissent dans ce lieu. Si vous aimez les anciennes, les youngtimers, ou tout simplement les belles mécaniques, je ne peux que vous recommander la visite du musée de Lohéac. Un véritable voyage dans le temps… et dans la passion automobile.



